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Heartless Queen, Nameless Prince

H_Fa
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Synopsis
Le Silence sous la Soie Dans un empire où les sourires sont masques, où les poisons sont plus puissants que les épées, et où même les dieux se taisent, un jeune esclave nommé Ken est vendu pour sa beauté inhumaine — des yeux aussi noirs qu’un abîme sans fond, une peau pâle comme la lune, et des cheveux qui ne reflètent aucune lumière. Acheté par Seiran, un mystérieux noble éblouissant, Ken devient son serviteur, son ombre, son reflet imparfait. Mais derrière son obéissance se cache un but : comprendre, surpasser, s’élever. Ken observe, imite, dévore le monde avec une seule intention : le dominer. Sa route croise Yuehime, apothicaire géniale, brisée mais indomptable, obsédée par les poisons plus que par les hommes. Puis Sahiya, consort impériale aussi distante qu’envoutante, dont le regard trouble les plus puissants. Et Ishime, dame de glace et de logique, froide comme la vérité. Mais tout change le jour où l’Empereur arrive incognito. Derrière la splendeur du trône se cache un mensonge : Jinshi, que tous croient frère de l’Empereur… est en réalité son fils. La vérité explose, les liens se brisent, les cœurs se dévoilent, et Ken voit enfin s’ouvrir une brèche dans le destin. À travers les jeux politiques, les trahisons silencieuses, les amours impossibles et les poisons lentement distillés, chacun cherche sa place, ou sa liberté. Mais dans un monde où les sentiments sont faiblesse, où l’intelligence est une arme et la beauté un piège… … qui survivra sans perdre son âme ?
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Chapter 1 - Chapitre 1 — Esclave

« Ce jour-là, le soleil s'est levé… mais pas pour moi. »

Il ne savait plus depuis combien de jours il marchait. Pieds nus, chaînes aux chevilles, la peau abîmée par le sable, le sel et le silence.

Ils l'avaient arraché à son monde d'origine – la Terre – sans prévenir. Il s'était réveillé dans un autre monde, sans aucune explication.

Lui, un simple garçon parmi tant d'autres, aux yeux noirs profonds comme l'abîme.

Trop profonds.

Ses yeux faisaient peur. Ou fascinaient.

C'était peut-être pour ça que les bandits l'avaient capturé.

On l'avait vendu au marché noir comme un bien rare, enveloppé dans un tissu grossier, la tête basse, le regard vide.

Son corps maigre, sa peau pâle et presque translucide, ses cheveux d'un noir si pur qu'ils n'avaient jamais reflété la lumière…

C'était comme s'il absorbait tout.

Et puis, un jour, il est arrivé.

— « Je le prends. »

Sa voix était calme. D'un calme qui n'admettait aucun refus. Les marchands s'inclinèrent aussitôt, comme si le sol lui appartenait.

C'était lui : Xù Liyan.

Beauté d'or, regard incandescent, peau lisse et trop parfaite. Un prince sans nom.

Un eunuque… mais pas vraiment. Il portait un masque d'élégance, un parfum de mystère.

Quand il entra dans l'enclos des esclaves, même l'air sembla hésiter à bouger.

Xù Liyan posa ses yeux sur l'enfant à genoux.

— « Ton nom ? »

Le garçon ne répondit pas.

— « Tch. Tu ne sais même plus parler ? »

Il s'agenouilla, lui prit le menton.

— « Tes yeux… comme un puits sans fond. Tu n'es pas fait pour cette boue. Tu aurais pu être moi, dans une autre vie. »

Il sourit, se releva.

— « Je te libère par pitié. Tu es moi dans une vie sans privilèges, sans lumière. Alors je t'offre ce que je peux : devenir mon serviteur. C'est tout ce que je peux t'accorder. »

Il jeta une bourse d'or.

Les chaînes tombèrent.

Le garçon était vendu.

Et à cet instant précis, sans qu'il le dise, Ken n'existait plus.

— « À partir d'aujourd'hui, tu t'appelles Xū Fang. »

Un nom vide. Inventé. Beau. Comme une fleur sans racine.

Ken — non, Xū Fang — fut lavé, parfumé, habillé, transformé.

Il suivait Liyan partout, tel un animal silencieux. Un serviteur. Un meuble. Un ornement.

Mais en lui, une intention brûlait.

Je ne suis pas né pour être un chien. Je vais apprendre. Je vais devenir plus que toi.

Xū Fang observa Liyan en silence. Chaque geste. Chaque mot. Chaque sourire calculé.

Il comprenait : Liyan ne brillait pas juste par sa beauté.

Il avait du pouvoir. Il savait manipuler. Dominer. Séduire.

Alors Xū Fang décida :

Il allait tout copier.

Tout absorber.

Un jour, il se hisserait à son niveau.

Puis il le dépasserait.

Ce serait lent. Douloureux. Humiliant.

Mais ce serait fait.

Une nuit, alors qu'il préparait le thé, Liyan le fixa longuement.

— « Tu sais que je t'ai choisi parce que tu es ce que j'aurais été… si je n'étais pas né dans la bonne famille ? »

Xū Fang baissa les yeux.

— « Je sais. »

— « Tu n'auras jamais ce que j'ai. Tu le sais aussi ? »

Un silence.

— « Pas encore, » murmura-t-il.

Liyan rit doucement. Puis il quitta la pièce.

Xū Fang resta seul, face à sa propre ombre.

Et dans cette ombre… un éclat de haine.

Fin du Chapitre 1