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Chapter 5 - Juste Nous Deux

Le repas était terminé, mais aucun d'eux ne bougeait. Les assiettes étaient vides, les couverts immobiles, et les bougies projetaient encore une lumière vacillante sur la table. Le silence s'était installé, non pas gênant ou maladroit, mais chargé d'une tension douce, vibrante. Comme si l'air lui-même était devenu plus dense, plus chaud, habité par quelque chose d'invisible, d'indicible. Quelque chose de magnétique.

Divya, les doigts délicatement posés sur la base de son verre, faisait tourner le pied en un mouvement lent, presque nerveux. Un sourire timide flottait sur ses lèvres, comme s'il était né malgré elle. Elle sentait son cœur battre un peu trop fort, un peu trop vite. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi. Ou plutôt… si. Elle le savait très bien. C'était dans la manière dont Ritshy la regardait — ce regard à la fois tendre et intense, à la fois interrogateur et sûr. Il ne disait rien, mais tout son corps, tout son silence, semblait lui dire : « C'est toi qui décides. C'est toi qui choisis. »

Il se leva alors, lentement, comme s'il craignait de briser le charme qui s'était tissé entre eux. Il contourna la table avec calme, sans un mot, puis s'arrêta à sa hauteur. Ses yeux plongés dans les siens, il tendit une main. La même main qui avait allumé les bougies quelques heures plus tôt, versé le vin avec délicatesse, servi ses plats préférés avec attention. Mais cette fois, cette main lui proposait autre chose. Quelque chose de plus profond. Une invitation silencieuse, claire, vers un ailleurs.

Divya hésita un instant. Pas par peur. Mais parce qu'elle savait que ce simple geste, s'il était accepté, allait tout changer. Et pourtant, ses doigts trouvèrent naturellement les siens.

Elle la prit.

Il la guida doucement vers le canapé, la fit asseoir près de lui, l'attira contre son torse. Là, dans cette proximité nouvelle, leurs souffles se croisèrent, chauds et calmes. Il glissa ses doigts le long de sa joue, traçant un sillage invisible jusqu'à sa nuque. Un frisson la parcourut. Il pencha alors la tête, effleura ses lèvres, sans les prendre entièrement. Il attendait. Il lui laissait la possibilité de se retirer, de dire non. Mais elle ne bougea pas.

Elle l'embrassa la première.

Un baiser doux, d'abord hésitant, timide. Puis plus profond, plus affirmé. Comme si quelque chose en elle, longtemps retenu, trouvait enfin le courage de s'exprimer. Il répondit avec la même lenteur, la même tendresse. Ses mains trouvèrent ses hanches, puis glissèrent dans son dos. Ce simple contact, à travers le tissu de sa robe, portait une chaleur infinie, une douceur infiniment respectueuse.

— Viens, murmura-t-il dans un souffle, tout contre sa tempe.

Elle n'hésita pas.

Ils se levèrent ensemble, comme en accord silencieux. Il la mena vers la chambre, un espace baigné d'une lumière tamisée, douce, presque dorée. Tout semblait prêt, sans que rien ne soit forcé. Le lit avait été tiré, la couverture délicatement posée, comme s'il avait deviné. Ou espéré. Mais à cet instant, tout paraissait naturel. Fluide.

Ritshy s'approcha d'elle, la reprit dans ses bras, et l'embrassa de nouveau. Cette fois, avec une intensité nouvelle. Une passion contrôlée, mais vibrante. Ses mains descendirent le long de ses bras, frôlèrent ses poignets, puis glissèrent lentement vers sa taille. Il s'arrêta à la fermeture de sa robe, relevant les yeux vers elle. Il attendait. Elle acquiesça d'un léger signe de tête. Alors, seulement alors, il la déshabilla.

Et elle fit de même, avec une pudeur tendre, sans précipitation.

Quand ils furent enfin peau contre peau, il la porta avec une infinie douceur jusqu'au lit. Il la déposa sur les draps avec la délicatesse d'un homme qui manipule un trésor, puis s'allongea près d'elle. Son corps se couvrit du sien, lentement, comme une promesse. Il parsema sa peau de baisers, de caresses, de murmures à peine audibles.

Chaque geste était intention. Chaque frisson, une réponse.

Leurs corps se cherchaient, se reconnaissaient, s'unissaient dans un langage muet. Ritshy ne se précipita pas. Il prenait son temps. Il la redécouvrait comme un monde à part entière. Ses soupirs, ses tremblements, la façon dont elle retenait un gémissement ou, au contraire, s'abandonnait totalement, en silence. Il voulait qu'elle se sente unique, précieuse, désirée, en sécurité.

Divya s'ouvrait à lui avec une confiance nouvelle. C'était la deuxième fois qu'ils partageaient cette intimité. Et pourtant, rien n'était semblable. C'était différent. Plus fort. Plus profond. Son regard restait ancré dans le sien, ses mains plus assurées. Elle voulait tout ressentir. Chaque battement de son cœur, chaque vibration de sa peau, chaque mouvement de ses hanches.

Quand Ritshy entra en elle, ce fut dans une lenteur presque sacrée. Un moment suspendu, intime, infini. Il ne la quittait pas des yeux, guettant la moindre de ses réactions. Divya, les paupières à demi closes, agrippait ses épaules. Ses lèvres entrouvertes laissaient échapper de petits souffles irréguliers.

Elle se sentait comblée, emplie, mais aussi entourée d'une douceur rare. Il n'y avait ni douleur ni gêne. Juste une chaleur qui montait, qui prenait son temps, qui enveloppait son corps entier. Une sensation profonde, comme si elle flottait.

Il bougeait avec lenteur, avec tendresse, ponctuant chaque va-et-vient de baisers posés sur son cou, sur sa clavicule, sur sa mâchoire. Il murmurait son prénom, le faisait vibrer comme un secret précieux. Et elle répondait par de petits gémissements, des frissons qui la traversaient, des ongles ancrés discrètement dans son dos.

Leurs rythmes s'accordaient. Leur respiration s'emballait. Divya se cambrait vers lui, il l'enveloppait davantage. Tout était naturel, instinctif, comme un chant ancien que leurs corps avaient toujours su chanter.

Et puis, soudain, son corps se tendit. Une onde brûlante, profonde, irrésistible, la traversa. Un soupir long, incontrôlable, s'échappa de sa gorge. Elle atteignit l'orgasme, sans cri, sans éclat. Mais dans une vibration viscérale, entière, intime. Une vague douce, et pourtant puissante, qui la fit se contracter autour de lui.

Ritshy la suivit presque aussitôt, emporté par l'intensité de son abandon. Il enfouit son visage dans son cou, haletant, bouleversé par la manière dont elle s'était offerte à lui. Il resta là, immobile, leurs corps encore unis, leurs cœurs battant à l'unisson.

Ils ne dirent rien. Le silence était plus fort que tous les mots. Juste des souffles mêlés. Des doigts qui caressent encore. Des regards apaisés.

Ritshy déposa un dernier baiser sur son front. Elle était blottie contre lui, les yeux mi-clos, un sourire paisible suspendu à ses lèvres. Comme si, à cet instant, tout en elle s'était aligné. Il caressa doucement ses cheveux, entrelaça ses doigts aux siens.

— Tu vas bien ? souffla-t-il tendrement.

Elle hocha la tête, sans parvenir à parler. Les mots étaient encore trop lointains, perdus dans l'écho de ce qu'ils venaient de vivre.

Il n'ajouta rien. Il n'y avait rien d'autre à dire. Ce qu'ils venaient de partager allait bien au-delà des paroles. Cela appartenait à un autre langage. Celui des âmes, peut-être.

Et dans cette étreinte silencieuse, éclairée par une lumière tamisée filtrant à travers les rideaux, une chose était certaine : quelque chose venait de naître entre eux. Quelque chose de vrai, de profond, d'irréversible.

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