Cherreads

Chapter 6 - Début d'une Haine

Après une nuit passionnée, Divya et Ritshy se levèrent tôt, encore enveloppés par la chaleur des émotions de la veille. Leurs regards complices suffisaient à raviver les souvenirs de cette intimité partagée. En se préparant pour aller travailler, Divya jetait parfois des coups d'œil furtifs à Ritshy, souriant en silence. C'était un matin doux et léger, comme il en arrive rarement.

Une fois arrivée au bureau, elle débordait de bonne humeur. Elle salua ses collègues avec un enthousiasme inhabituel.

— Bonjour, Catherine ! lança-t-elle d'une voix joyeuse.

— Bonjour, Mlle Divya, répondit Catherine, légèrement surprise par tant d'énergie si tôt le matin.

— Viens dans mon bureau, s'il te plaît.

— D'accord, j'arrive.

Divya prit place à son siège tandis que Catherine la rejoignait. À peine entrée, cette dernière l'observa attentivement, plissant légèrement les yeux.

— Divya...

— Hmm ?

— Qu'est-ce que tu as au cou ?

— Hein ? Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Il est tout rouge, on dirait que tu t'es fait piquer.

— Ah… C'est probablement une piqûre d'abeille, répondit Divya, mal à l'aise, en passant la main sur sa nuque pour masquer la marque apparente.

— Une piqûre d'abeille ? Tu veux vraiment que je gobe ça ? murmura Catherine avec un sourire en coin. Ne me mens pas, on dirait que mademoiselle a passé une très bonne soirée hier…

— Mais qu'est-ce que tu racontes ? Je t'ai dit que c'est une piqûre d'abeille ! rétorqua Divya, tentant de garder son calme.

— Et pourquoi tu es si nerveuse alors ?

— Moi ? Nerveuse ? Pas du tout ! Je... j'essaie juste...

— Tu essaies quoi ? interrogea Catherine, se penchant légèrement vers elle.

— J'essaie de soulager la douleur, voilà tout. Ça pique un peu, c'est tout.

— Mmh-hmm… si tu le dis… fit Catherine d'un ton malicieux.

Elle se pencha encore un peu plus et murmura :

— En tout cas, cette douleur a l'air de t'avoir fait plus de bien que de mal. Vu ta bonne humeur, tu devrais te faire piquer plus souvent !

— Quoi ?! s'écria Divya, les joues rouges.

— Rien, rien. Je disais que tu devrais aller consulter un médecin. On ne sait jamais, les piqûres peuvent être dangereuses.

— Pas besoin, je vais bien. Ce n'est rien de grave, crois-moi.

— Qui ne supporterait pas ce genre de... euh, piqûre ? ajouta Catherine en ricanant.

— Catherine ! Tu veux bien arrêter avec tes sous-entendus ?

— Très bien, très bien. Tu m'as appelée, non ? Quelle est la tâche du jour ?

— Prends ces documents et distribue-les aux membres de l'équipe.

— Bien reçu, chef ! répondit-elle en riant, avant de quitter le bureau avec les documents.

La journée passa à un rythme modéré. Divya, bien qu'efficace, jetait parfois des regards rêveurs à l'écran, ses pensées dérivant vers Ritshy. Lorsqu'elle rentra chez elle en fin de journée, elle se glissa sous la douche, savourant l'eau chaude sur sa peau, puis s'accorda une sieste bien méritée.

— Quelle journée... soupira-t-elle en s'étirant. Il s'en est passé des choses.

À ce moment-là, son téléphone vibra.

— Allô ? répondit-elle, encore somnolente.

— Ma chérie !

— Mon amour ! Comment vas-tu ?

— Je vais bien, ma princesse. Et toi ?

— Je vais bien, surtout maintenant que je t'entends.

— Tu m'as manqué aujourd'hui.

— Toi aussi, tellement...

Un petit silence se fit entendre.

— Divya...

— Oui ?

— Je dois te dire quelque chose.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Tu m'inquiètes...

— J'ai... perdu mon travail.

— Quoi ?! Mais comment est-ce arrivé ?

— Deux collègues ont commencé à se disputer. J'ai voulu intervenir pour éviter une bagarre... et les choses ont dégénéré. On m'a accusé d'avoir mal géré la situation.

— Tu as bien fait d'intervenir. Tu n'as rien à te reprocher.

— Merci de me soutenir... Même si maintenant, je suis au chômage.

— Ne t'en fais pas. Ce genre de situation peut arriver à n'importe qui. L'essentiel, c'est que tu restes intègre. Je suis là, et je prendrai soin de toi.

Le lendemain matin, Divya se leva plus tôt que d'habitude. Elle prépara un petit déjeuner copieux, puis prit un bain relaxant. Elle savait que Ritshy devait se sentir abattu et elle voulait lui faire une surprise.

— Il n'a plus de travail... Je devrais lui apporter le dîner aujourd'hui. Cela lui fera plaisir et l'aidera à économiser. pensa-t-elle avec tendresse.

Elle mit tout son cœur dans la préparation du repas. Une fois prête, elle se rendit chez lui. Arrivée devant la maison, elle sonna.

— Quelqu'un a frappé ? Nadou, va voir ! cria Ritshy depuis la salle de bain.

Nadège jeta un coup d'œil par le judas et vit Divya.

— Encore elle ? Elle ne peut pas vivre sans coller mon frère ou quoi ? grommela-t-elle. Mais elle se reprit aussitôt. Il fallait jouer la comédie.

Elle ouvrit la porte, affichant un sourire exagéré.

— Belle-sœur ! Quelle belle surprise ! Tu nous as manqué ! Entre donc !

— Bonjour, Nadège.

— Bonjour ! répondit Jenny en s'approchant. Ça faisait longtemps !

— Où est Ritshy ? demanda Divya.

— Sous la douche. Il ne devrait pas tarder.

— Je suis là, chérie ! lança Ritshy, émergeant de la salle de bain, serviette sur les épaules. Il embrassa tendrement Divya sur le front.

— Tu es toujours aussi charmant, dit-elle en souriant. Tiens, je t'ai apporté le dîner.

— Oh, merci mon amour ! Tu es incroyable. Je suis vraiment touché.

— Mon frère nous a promis d'aller au restaurant aujourd'hui ! s'exclama soudain Nadège, croisant les bras.

— Mais Divya a cuisiné. Ce serait du gaspillage...

— Je m'en fiche ! Il me l'a promis !

— Nadège, tu sais que ton frère n'a plus de travail. Même s'il en avait encore, dépenser ainsi n'est pas raisonnable. Il faut penser à l'avenir, dit calmement Divya.

— Une promesse est une promesse ! Il doit tenir parole !

— Je t'emmènerai une autre fois, promis. Mais ce soir, on mange ici, répondit Ritshy en tentant de calmer sa sœur.

— Hmph. D'accord... fit-elle, boudeuse.

— Bonne fille.

Nadège s'éloigna, mais ses pensées bouillonnaient. Une fois seule dans sa chambre, elle s'effondra sur son lit, pleine de rancune.

— Cette idiote est en train de tout gâcher. Depuis qu'elle est là, mon frère ne me regarde plus comme avant. Il ne me gâte plus, il a changé. Tout ça, c'est de sa faute...

Elle serra les dents.

— Elle lui vole son attention. Mais je vais les séparer. Quoi qu'il en coûte. Tu vas le payer, Divya... Ne m'en veux pas, mais c'est toi qui l'as cherché.

More Chapters