« Certains secrets ne brisent pas la fierté…
Ils brisent l'identité. »
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Cette nuit-là, plus tard, après que l'Empereur ait tout avoué…
Liyan était seul.
Assis sur le toit glacé de sa demeure, les jambes pendantes dans le vide, il fixait la lune, muet, éteint.
Ses yeux étaient rouges.
Son regard vidé.
Son âme — brisée.
Le vent soufflait doucement, comme s'il n'osait pas troubler son effondrement silencieux.
Il avait cessé de pleurer.
Pas parce qu'il allait mieux.
Mais parce que ses larmes s'étaient taries.
Il ne savait plus quoi croire.
Même son propre nom, son passé, ses souvenirs…
tout semblait faux, empoisonné par le mensonge d'un homme qu'il appelait "frère".
Et puis…
Une voix.
— « Tu fais quoi, là-haut ? »
C'était Yuèyao.
Elle marchait sur les tuiles comme une ombre tranquille.
Droite. Calme. Inébranlable.
— « Tu pleurniches parce que ton grand frère n'a pas fait ce que tu voulais ? »
Sa voix avait ce ton piquant qu'il connaissait bien. Mais ce soir-là, ce n'était pas du mépris.
C'était sa façon à elle de ne pas le laisser s'effondrer.
Liyan tourna la tête, lentement.
Ses yeux étaient humides.
— « Dis-moi une chose… » murmura-t-il.
— « Est-ce que tu m'aimes… pour ma beauté ? Pour mon titre ? Pour ce que je représente ? »
Il inspira difficilement.
— « Si je perds tout… serais-tu prête à partir avec moi ?
Abandonner ce palais, cette ville, ces regards… juste pour moi ? »
Un silence. Long. Épais.
Yuèyao s'assit à ses côtés, le regard perdu sur l'horizon.
— « Idole… » dit-elle enfin, doucement.
— « Tu as oublié qui je suis ? »
Elle sourit, très légèrement.
— « J'ai déjà tout perdu. Mon nom, mon laboratoire, mes recherches.
Tu crois que je vais abandonner maintenant… à cause d'un garçon qui pleure sur un toit ? »
Elle tourna le regard vers lui.
Et dans ses yeux, Liyan ne vit ni pitié, ni devoir.
Il vit quelque chose de plus fort : une présence. Une certitude.
— « Je suis prête à partir avec toi.
Mais pas pour fuir.
Pour construire quelque chose de vrai. »
Il voulut parler, mais elle l'arrêta.
— « Tu dis que tu as tout perdu ?
Alors, écoute-moi bien : tu m'as encore moi. »
Elle l'attrapa par le col et le tira doucement contre elle.
Liyan fondit en larmes.
Et cette fois, il ne se cacha pas.
Il se laissa tomber dans ses bras. Faible. Vrai.
Et elle, elle murmura à son oreille :
— « Je serai toujours avec toi.
Tu crois que je vais te laisser seul maintenant ?
Mon pleurnichard… sans moi, tu serais complètement perdu. »
Elle sourit, mais au fond d'elle, elle le pensait sincèrement.
Ce garçon… elle ne pouvait plus l'abandonner.
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Et là-haut, sur les tuiles sombres,
sous une lune pâle,
un garçon détruit
renaissait doucement,
dans les bras de la seule personne
qui l'aimait pour ce qu'il était,
et non pour ce qu'il devait être.
Fin du chapitre 17